L’exposition à certains perturbateurs endocriniens durant la grossesse serait corrélée à un risque accru de naissance prématurée et à un poids de naissance du nouveau-né inférieur à la moyenne. 


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    Il est question des phtalates, des produits chimiques largement utilisés dans l'industrie du plastiqueplastique et des cosmétiques. L'exposition à ces polluants peut se faire via les emballages alimentaires, mais aussi des moléculesmolécules en suspension dans l'airair que l'on respire. Décomposés en métabolites dans le foie, les produits de dégradation des phtalates se retrouvent ensuite dans les urines, et c'est cette concentration qui sert à étudier les niveaux de contamination.

    L'équipe a estimé qu'environ 56 000 naissances prématurées en 2018 pourraient avoir été liées à ces produits chimiques. Les données proviennent de femmes qui ont participé au programme Echo (National Institutes of Health Environmental Influences on Child Health Outcomes)) entre 1998 et 2022. Les chercheurs ont évalué les niveaux de 20 métabolites de phtalates dans des échantillons d'urine prélevés à trois moments de la grossesse, qu'ils ont ensuite comparés à l'âge à la naissance et au poids à la naissance de chaque nouveau-né. Les résultats ont montré que les 10 % de femmes fortement exposées étaient presque 50 % plus susceptibles d'accoucher prématurément que celles ayant des niveaux plus faibles de cette substance. Les conséquences sur la santé des nouveau-nés ne sont pas négligeables. « La survenue précoce du terme est associée à de graves conséquences cognitives », explique le Dr Leonardo Trasande, auteur principal de l’étude

    Ces perturbateurs endocriniens se retrouvent notamment dans les cosmétiques et emballages alimentaires. © Maksym, Adobe Stock
    Ces perturbateurs endocriniens se retrouvent notamment dans les cosmétiques et emballages alimentaires. © Maksym, Adobe Stock

    Expositions multiples, conséquences multiples

    « Cette étude importante montre à quel point des produits chimiques omniprésents, tels que les phtalates, peuvent avoir des effets néfastes sur la santé », a déclaré le Dr Sophie Balk, professeur de pédiatriepédiatrie à l'Albert EinsteinEinstein College of Medicine. D'autant plus quand on sait que des études épidémiologiques antérieures ont déjà démontré le rôle d'une exposition aux phtalates dans les processus inflammatoires et cancéreux, la perturbation de l'activité hormonale et notamment reproductrice, et le risque d'obésité.

    Malheureusement, c'est souvent aux consommateurs de déterminer quels produits pourraient contenir des phtalates et d'autres produits chimiques potentiellement préoccupants. Bien que la réglementation européenne impose une restriction dans l'utilisation de certains matériaux et un étiquetage de certains produits, cela ne concerne pas toutes les voies d'exposition, et la législation hors UE n'encadre pas ces substances, visiblement omniprésentes et plus dangereuses que ce que l'on savait jusque-là.